Au début fut le titre.
J’ai bien pensé un moment battre le record du plus long titre du plus court texte, mais finalement j’ai trouvé le subterfuge un peu gros (surtout que, vous avez pu le remarquer, le texte n’est pas de moi, c’est un emprunt). A la place, je vais passer bôôôôcoup de lignes et mon manque d’inspiration passera tout à fait inaperçu.
En fait, pour tout dire, je me trouve un peu coincée. J’ai choisi de m’exprimer sur un blog couvert du pudique voile du pseudonymat et, du coup, je ne peux pas vous raconter ma vraie vie. Je suis obligée de vous assommer de la complainte de la pôvre mère de famille surchargée, nageant péniblement entre les couches sales, la vaisselle et le ménage, n’ayant d’autre horizon que la kermesse de fin d’année et d’autre ciel que celui de son lit, alors qu’en fait, je suis un(e) redoutable* espion(ne) aux aventures toutes plus passionnantes les unes que les autres.
*Vous aviez remarqué que l’adjectif redoutable ne divulgue pas son genre ? Je suis admirative d’un tel hommage à la parité. Si j’ai le temps, un jour, je ferai une recherche critique sur les adjectifs invariables en genre : je suis convaincue que cette étude sera très instructive à tous points de vue.
Puisque j’ai le temps et que, je vous l’indique au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, il s’agit ici de parler pour ne rien dire, je vais vous entretenir d’un mot qui se fait rare, et qui a été pour la petite fille que j’étais à 11 ans le prétexte à beaucoup de jeux et de rires, le mot escopette (« arme à bouche évasée », définition approximative citée de mémoire), que je vous replace in petto in situ : « L’escopette se dresse au coin de tout buisson » (j’ai toujours adoré mon vieux pote Totor et ses écrits me reviennent plus facilement que ceux de Brasillac, allez savoir pourquoi).
Revenons à notre escopette. Je vous suggère, puisque ce terme ne recouvre plus de réalité de notre époque, de lui attribuer une nouvelle définition. Dans ma grande croisade de lutte contre l’exclusion, en effet, je fais feu de tout bois. Cette pauvre gentille escopette, qui a rendu tant de services par le passé et qui se retrouve aujourd’hui seule, abandonnée de tous, me contemple de ses beaux yeux bruns epagneulesques et je ne peux la laisser ainsi. Je compte sur vous pour lui offrir dustu une nouvelle affectation.
Allez, allez, au boulot, j’attends.